dimanche 2 décembre 2012

Marc Forster et Les cerfs-volants de Kaboul

Titre : Les cerfs-volants de Kaboul
Réalisateur : Marc Forster
Date de parution : 14 décembre 2007

Marc Forster est un jeune cinéaste d'origine allemande. Il a été responsable de la réalisation de plusieurs oeuvres cinématographiques : des films d'action comme Quantum of Solace à des longs-métrages plus introspectifs comme Stay, Forster en a fait pour tous les goûts.
Filmographie de Marc Forster (réalisateur) :
1995 : Loungers
2000 : Everything put together
2001 : À l’ombre de la haine
2004 : Neverland
2005 : Stay
2006 : L’incroyable destin de Harold Crick
2007 : Les cerfs-volants de Kaboul
2008 : Quantum of Solace
2011 : Machine Gun Preacher
[ À venir ] 2013 : World War Z

SYNOPSYS
Les cerfs-volants de Kaboul raconte l'histoire d'Amir, un jeune écrivain originaire d'Afghanistan. Ayant quitté son pays natal alors qu'il n'était qu'un enfant afin de fuir les assauts soviétiques, Amir reçoit l'appel d'un vieil ami de son père. Cet appel pousse l'écrivain à revivre son enfance. Ses moments passés avec le fils du serviteur de la maison, Hassan, lui reviennent. Amir décidera alors de partir pour l'Afghanistan. Qu'y trouvera-t-il?

CRITIQUE
Les cerfs-volants de Kaboul est une histoire touchante et unique de fraternité, de famille et de guerre.
L’authenticité des acteurs était sidérante. J’ai particulièrement été impressionnée par le jeu des deux acteurs qui incarnent le personnage principal ainsi que par le talent de l’homme qui joue le père d’Amir. Ils rendaient l’histoire d’autant plus crédible. Ils rendaient la tâche facile au spectateur : il est si facile de s’attacher au personnage d’Amir!
L’histoire, quant à elle, est très touchante. Le film se démarque des autres créations cinématographiques du même genre par son originalité et sa qualité.
Cependant, le film comporte plusieurs longueurs qui auraient pu être raccourcies sans problème. Je trouve cela dommage que de tels moments dans le film fassent décrocher le téléspectateur, car Les cerfs-volants de Kaboul mérite définitivement d’être apprécié.
Malgré quelques longueurs, Les cerfs-volants de Kaboul est un très bon film et je crois que quiconque peut être fortement touché par l’histoire qu’il raconte. 

mercredi 28 novembre 2012

L'histoire de Pi

Titre : L'histoire de Pi
Réalisateur : Ang Lee
Date de parution : 21 novembre 2012

SYNOPSYS
Piscine "Pi" Patel est un jeune indien qui a toujours vécu au sein des animaux sauvages : ses parents sont propriétaires d'un zoo. Lorsque ces derniers décident de partir pour le Canada afin de vendre leurs animaux, où ils seront vendus pour une somme beaucoup plus importante, Pi et sa famille mettent les voiles dans un bateau qui semble s'apparenter à l'arche de Noé. Une nuit, alors qu'une terrible tempête éclate, le bateau, submergé par les vagues, coule, emportant la famille de Pi avec lui. Pi se retrouve donc seul à la dérive sur un canot de sauvetage en compagnie d'une hyène, d'un zèbre blessé et d'un orang-outang. Lorsque la hyène, s'attaquant aux deux autres animaux, se fait dévorer par Richard Parker, le majestueux tigre du Bengal, qui était dissimulé sur le bateau depuis tout ce temps. Pi devra donc apprendre à survivre en mer avec pour seule compagnie un animal farouche qui semble ne vouloir que sa peau. 

CRITIQUE
L'histoire de Pi est un chef-d'oeuvre d'esthétisme qui surpasse de loin tous les plus beaux plans d'Avatar. C'est une histoire ayant pour thèmes la foi, l'espoir et les valeurs qui saura toucher les spectateurs. Cependant, certains éléments de l'histoire sont profondément décevants.

La première partie du film relatant l'enfance de Pi et sa vie en Inde était franchement décevante, mais pas à cause des événements qui s'y déroulaient. C'était plutôt à cause de la manière dont ils avaient été exécutés. La narration omniprésente empêche le spectateur de se plonger dans l'histoire dès le départ. De plus, les dialogues font rarement du sens, ou on a du mal à saisir où les personnages veulent en venir. Peut-être est-ce à cause de la traduction française, mais les moments qui semblaient prendre des tons d'humour tombaient trop souvent à l'eau.

On ne peut embarquer dans l'histoire qu'au moment où le bateau transportant tous les animaux du zoo coule (soit environ à une quarantaine de minutes dans le film). Là, l'histoire devient très intéressante. Les premiers moments de Pi à la dérive, seul avec les trois animaux sauvages, m'ont cependant semblé longs, même si ces instants du film en particulier contenaient des passages essentiels à la toute fin du film.

J'ai seulement apprécié le film pour ce qu'il était lorsque Pi s'est retrouvé seul avec Richard Parker. À ce moment, le film oscille entre quelques moments incroyablement longs, où on se demande si ça va se terminer un jour, et (heureusement) une majorité de moments drôles, extrêmement intéressants et d'une beauté à couper le souffle.

J'ai aussi adoré la fin du film, qui semble donner à cette histoire fantastique des teintes d'horreur, mais surtout qui remue le spectateur par son aspect philosophique.

J'ai adoré l'aspect réaliste du film. Il n'y a aucun élément fantastique dans la relation entre Richard Parker et Pi, tout comme n'importe quelle relation entre un animal sauvage et son dompteur. Il est donc très facile de s'identifier au personnage de Pi, puisqu'il vit une situation incroyablement crédible et qu'il y fait face de manière tout aussi réaliste.

J'ai également adoré le fait que la plupart des éléments trouvent leur sens dans le film. Par exemple, Pi nage depuis son plus jeune âge; il a donc moins de difficulté à se retrouver perdu en mer. Ou il a reçu une terrible leçon de son père à son plus jeune âge, qui lui a montré ce qu'un tigre du Bengal comme Richard Parker pouvait faire à un jeune enfant; or, Pi se retrouve seul avec Richard Parker et doit apprendre à vaincre sa peur et à cohabiter avec ce personnage.

Je reste donc très mitigée quant à L'histoire de Pi : la moitié du film était longue et ennuyante, tandis que l'autre demi était un pur plaisir visuel, intellectuel et cinématographique.

Je tiens à souligner la merveilleuse apparence de L'histoire de Pi : aucun film, à mon avis, ne possède de telles images et prises de vues. Pour cela, et pour les moments de l'histoire qui sont particulièrement réussis, L'histoire de Pi mérite d'être vu au moins une fois, car il aborde le thème du naufrage d'une manière complètement originale. C'est un film unique qui ne ressemble à aucun autre métrage!

J'attribue donc 2½ étoiles à L'histoire de Pi
 

dimanche 11 novembre 2012

Granby Mystère : Milice Anachronique Secrète Occulte

Titre : Granby Mystère : M.A.S.O.
Réalisateurs : Christian Leduc & Marc-Antoine Phaneuf
Année de production : 2012

SYNOPSYS
Granby Mystère : Milice Anachronique Secrète Occulte est un documenteur relatant l'enquête menée par deux agents secrèts, Christian et Marc-Antoine. Ils suivent trois suspects afin de démêler une affaire qui, selon les indices qu'ils ont trouvés, semblent être reliés à une force occulte dont les membres se sont réfugiés dans la ville de Granby. 

CRITIQUE
Granby Mystère : M.A.S.O. est un documenteur mélangeant genre policier et humour. Cependant, j'ai eu l'impression que l'idée n'a pas été exploitée à son maximum. Tout d'abord, j'ai adoré le concept des deux jeunes réalisateurs. C'était une excellente idée de prendre en filature des gens qui n'avaient aucune idée de quand ils allaient être suivis : cela a non seulement dû être une surprise pour eux, mais surtout un réel plaisir pour les réalisateurs et caméramans qui devaient les suivre et les prendre en photo sans se faire repérer. En tant que téléspectatrice, j'ai pu ressentir la passion qu'avaient mis Christian Leduc et Marc-Antoine Phaneuf dans leur réalisation cinématographique.

De plus, ils ont réussi avec brio à donner à leur documenteur une impression des années 70, notamment par leurs déguisements rétro ainsi que l'esthétique de leur court-métrage.

Cependant, je pense que les points positifs s'arrêtaient là. Je trouve que l'histoire manquait un peu de contenu. Évidemment, il n'était pas possible pour les réalisateurs d'inventer un scénario de toute pièce : ils devaient se contenter du contenu qu'ils ont pu filmer afin de respecter le fait que les trois personnes suivies devaient ignorer quand ils étaient pris en filature. Mais j'aurais préféré avoir une issue à l'enquête plutôt que d'être bombardée d'informations qui ont en fait mené à peu de choses. Au lieu de cela, on est resté en surface d'une histoire qui, je pense, aurait pu être plus développée.

« C'était O.K. » définirait bien mon impression de Granby Mystère : M.A.S.O. On peut voir que les réalisateurs ont eu une bonne idée, mais l'exécution sommaire du court-métrage m'a empêché d'apprécier pleinement mon expérience.

J'attribue donc 2 étoiles à Granby Mystère : Milice Anachronique Secrète Occulte

dimanche 4 novembre 2012

Le Pacte des Loups : exercice de la prise de vue en fonction du montage

Titre : Le pacte des loups
Réalisateur : Christophe Gans
Année de parution : 2001

SYNOPSYS :
Grégoire de Fronsac et de Mani, un Amérindien qu’il a recruté lors de son expédition naturaliste en Nouvelle-France, ont comme mission de porter assistance à un territoire français victime des attaques meurtrières de la Bête du Gévaudan. Épris de Marianne, la fille du compte chez qui il est hébergé, Fronsac reste tout de même fidèle à Mani, son frère de sang, qui subit le mépris des Français. Lorsqu’il trouve un éclat de métal sur le cadavre d’une des victimes de la Bête, Fronsac se doute que la créature n’est peut-être pas ce que les gens de la région la soupçonne d’être : un véritable animal…

ÉLÉMENTS DE PRISE DE VUE :

Les procédés sont placés en ordre chronologique!

Changement de format de plans : Dans les premières minutes du film, quand la paysanne s’enfuit alors qu’elle est pourchassée par la bête, il y a des changements de format de plans (on passe souvent d’un très gros plan de ses pieds à un plan moyen qui cadre une bonne partie du paysage). Ceci véhicule ainsi le sentiment de confusion et de panique du personnage au spectateur.

Flou : Dans les débuts du film, il y a une vue subjective de la paysanne ayant été attaquée par la Bête : lorsqu’elle regarde sa main ensanglantée, il y a un effet de flou. Cependant, ce flou ne marque pas la transition entre deux scènes.

Insert : Lorsque Fronsac trouve pour la première fois une victime de la Bête, il montre un croquis de l’animal au capitaine. La caméra fait un insert sur le dessin puisqu’il occupe tout le cadre de l’image.

Direction des regards : Pendant la première conversation entre Marianne et Fronsac, le chevalier regarde vers la droite jusqu’à la fin du dialogue. Il en est de même pour la comtesse, qui regarde toujours vers la gauche. La direction des regards reste donc la même pour éviter de causer une confusion chez le spectateur. 18MIN

Loi des trois échelons: Pendant toute la durée du banquet, les plans passent du gros plan au rapproché taille, en passant par le rapproché épaules. Ainsi, la règle des trois échelons est respectée, puisque ces trois types de plans sont consécutifs sur l’échelle des plans. 19MIN

Raccord sur le mouvement : Lors des duels de Mani contre ses opposants, juste avant la battue, chaque coupure dans la scène de combat possède un raccord dans le mouvement afin de donner au spectateur une impression de fluidité. En conservant quelques images de la prise de vue précédente lors montage, on corrige le sentiment que les gestes sont saccadés. Ceci est d’autant plus important lors d’une scène de combat.   22MIN

Règle des 180° : Lorsque Marianne et Fronsac se conversent sur leurs chevaux, la caméra n’enfreint pas la règle des 180°. Ainsi, lors de leur dialogue, Fronsac est toujours à droite et Marianne demeure à la gauche de l’image.

Entrée du cadre : Lors de la scène où Fronsac, Marianne et Mani arrivent à l’ancien monastère, Marianne fait une entrée dans le cadre de la caméra avant de faire arrêter son cheval.

Loi de l’écart minimal entre deux plans successifs : Quand Thomas, Fronsac et Mani entrent dans la maison de plaisirs, la caméra respecte la loi de l’écart minimal entre deux plans successifs puisqu’elle fait seulement des plans moyens, des plans rapproché taille et des plans rapproché épaules.

Surimpression : Lorsque la prostituée italienne demande à Fronsac de lui faire son portrait, on fait une surimpression de son corps avec le paysage de la scène suivante, qui représente des montagnes. Cette surimpression est intéressante compte tenu du fait qu’on tient compte des formes des deux éléments lors de l’exécution du procédé cinématographique.

Scène alternée : Pendant la cérémonie d’enterrement d’une victime de la Bête, on voit en alternance une scène où deux chasseurs traquent l’animal meurtrier. Ces deux scènes sont entrecoupées pour montrer l’une à la suite de l’autre le déroulement de chacun des événements.

Transition sonore : Dans la même scène que le procédé précédent, on entend les paroles du prêtre alors qu’on voit la scène où les chasseurs traquent la Bête. Ceci est donc une transition sonore puisque les sons entendus n’appartiennent pas à la scène vue par le spectateur.

Coupure franche : Dans la scène où Fronsac va rejoindre Marianne, après l’enterrement, il y a une coupure franche. Puisque Fronsac est présent dans ces deux scènes consécutives, on prend soin de lui faire faire une entrée dans le champ de la caméra pour éviter toute confusion chez le spectateur.

Fondu : À la fin de la scène où Fronsac empaille le loup, il y a un flou, c’est-à-dire que l’image s’estompe graduellement pour devenir entièrement noire. La scène qui suit se passe à un autre endroit et se déroule à un autre moment; ainsi, le fondu au noir a effectivement été utilisé selon sa fonction principale. 1H08

Sortie du cadre : Au moment précis où Fronsac brûle le corps de Mani, il recule, sortant ainsi du cadre de la caméra.

Continuité dans la direction : Lors de la scène où Sardis, vêtu de rouge, se fait poursuivre par une meute de loups blancs, la caméra filme toujours le personnage et les animaux qui courent de la droite vers la gauche. À aucun moment dans la scène la caméra ne change de côté; ainsi, il y a une continuité dans la direction.

Ellipse : Dans la scène où Fronsac visite Marianne sur son lit de mort, il y a une ellipse lorsque Thomas ouvre la fenêtre. À ce moment, la caméra capte le ciel au-dehors et filme la progression du soleil. Ainsi, la scène passe du matin au soir et tous les événements se déroulant entre ces deux moments sont ignorés.

Plan de coupe : Il n’y en a pas.


CRITIQUE:

Un film français avec de l’action, qui brise ainsi tous les stéréotypes!

J’ai passé un bon moment lors de l’écoute du Pacte des loups.

Le film contient un dosage parfait d’action, juste assez pour rehausser l’histoire sans toutefois l’éclipser.

J’ai trouvé Le pacte des loups très intéressant. Les dialogues étaient souvent très bons et ils tenaient compte de l’époque durant laquelle se déroule le film. Or, certaines parties étaient un peu longues et auraient facilement pu être coupées ou raccourcies.

Le jeu des acteurs ne m’a pas particulièrement impressionné, mais il n’était pas mauvais pour autant. Les personnages étaient toutefois charismatiques et j’ai rapidement fini par m’y attacher.

Le film est basée sur une histoire vraie, soit les massacres causés par un loup au 18ème siècle en Lozère. L’approche du film était plus fantastique, puisque la Bête possédait beaucoup plus de caractéristiques avec la créature mythique qu’un loup réel. À mon avis, c’était un élément qui a contribué à faire le film se démarquer.    

Je le conseille donc Le pacte des loups, et je ne manquerai pas de le regarder à nouveau!

J'attribue donc 3 étoiles au Pacte des loups

vendredi 19 octobre 2012

Raiponce - Exercice sur la lumière de décrochage

Vous saurez probablement par mon premier message que je suis une mordue des films d'animation. Cependant, je n'avais jamais regardé Raiponce malgré les bons commentaires que j'avais entendu à propos de ce film, car je croyais que l'histoire serait typique de n'importe quel autre conte de fée. En tombant sur quelques vidéos du long-métrage l'autre jour, j'ai tout de suite trouvé les personnages extrêmement charismatiques et les animations, sensationnelles. Alors j'ai décidé de tenter mon coup...

Titre : Raiponce
Réalisateurs : Nathan Greno & Byron Howard
Année de production : 2010

SYNOPSYS
Réfugiée au sommet d'une tour isolée, Raiponce est une jeune fille unique : elle possède de puissants pouvoirs de guérisons et de régénération lui ayant été transmis par une fleur magique. Cependant, sa mère l'empêche de mettre le pied hors de sa tour, car les pouvoirs magiques de Raiponce sont contenus dans ses longs cheveux blonds qui pourraient attirer la convoitise de n'importe quel autre humain. À l'occasion de ses 18 ans, Raiponce souhaite sortir afin d'assister en personne au déploiement de milliers lumières lors de cet événement survenant à tous les ans. Lorsque Flynn, un voleur recherché, aboutit dans la tour de Raiponce à cause de la convoitise d'un trésor royal, celle-ci lui propose un marché : il l'emmène voir les lumières volantes et elle lui redonne la couronne qu'il a volé...

CRITIQUE
Raiponce était tout simplement excellent.
Tout d'abord, les personnages étaient exceptionnellement charismatiques et uniques. Ce n'est pas nécessaire de tout savoir à leur propos, car même si leur passé est assez dramatique en général, on ne les apprécie pas par pitié, mais plutôt pour leurs personnalités absolument fantastiques.
Ensuite, les animations étaient spectaculaires. Je tiens à spécifier que non seulement les expressions faciales étaient franchement réussies, mais même les mouvements des corps des personnages contribuaient à l'effet caricatural dégagé par leurs expressions.
Les voix, sans être extraordinaires, rendaient justice aux personnages.
Il y avait peut-être un peu trop de chansons à mon goût, mais cela peut s'expliquer par le fait que le chant est l'une des préoccupations principales de Raiponce afin de passer le temps, mais aussi car le chant lui permet de faire usage de ses pouvoirs magiques.
Finalement, l'histoire en tant que telle est loin d'être un cliché : même si certains éléments typiques s'y retrouvent (comme par exemple le fameux baiser interrompu à deux centimètres des lèvres), le conte classique de Raiponce est totallement revisité -- un peu dans le même état d'esprit que Shrek
Raiponce est un film allégeant qui en fait rire un bon coup, tant grâce aux excellentes répliques des personnages qu'à leurs expressions extrêmement réfléchies.
C'est définitivement un film à voir et surtout à acheter pour passer de bons moments. Raiponce est un film d'animation qui se démarque parfaitement de la masse!

J'attribue donc 4 étoiles à Raiponce


LA LUMIÈRE DE DÉCROCHAGE
Voici trois moments du film où j'ai remarqué la présence d'une lumière de décrochage, c'est-à-dire une lumière éclairant le personnage par-derrière afin de le faire sortir du fond en délémitant ses contours. J'ai trouvé cela très pertinent de voir qu'ils avaient même un usage crucial dans les films d'animation : ceci prouve que la lumière de décrochage est bel et bien un élément du langage cinématographique important dans toute création cinématographique qui se respecte!
1- La lumière de décrochage bleue délimite la partie droite* de Maximus. Elle renforcie son impression de troisième dimension et le détache clairement du paysage.
*selon votre droite, donc le côté gauche de Maximus si on se met à sa place.

2- La source de lumière provenant directement de derrière Flynn lui évite de se fondre dans les éléments qui l'entourent.

3- La lumière permet au côté droit* de Grothel de se fondre dans le rocher derrière elle. Sans cette lumière, on aurait mal distingué où se termine son épaule gauche et son capuchon.
*toujours selon votre droite. Sinon, équivaut au côté gauche du point de vue du personnage.

Le Maître

Titre :  Le Maître
Réalisateur : Paul Thomas Anderson
Année de parution : 2012

SYNOPSYS
Le Maître raconte l'histoire de Freddie Quell, un ancien soldat victime des horreurs de la guerre : il est maintenant alcoolique, drogué et obsédé par le corps des femmes. L'une de ses mésaventures le mène jusqu'à Lancaster Dodd, mieux connu sous le nom du Maître. Espérant se rapprocher de Dodd pour se trouver un emploi, Quell découvre en fait que la famille Dodd est à l'origine d'un mouvement idéologique nommé La Cause qui compte déjà plusieurs adeptes. Quell se retrouve alors membre de ce mouvement où il devra faire face à son passé dans l'espoir de vaincre la confrontation psychologique du culte de Dodd.

CRITIQUE
Le Maître n'était pas un film divertissant, et ce n'était visiblement pas le but visé par le réalisateur. Même s'il a été bien filmé avec des plans de caméra intéressants, je trouve que le déroulement de l'histoire en tant que telle a été mal exécutée.
Tout d'abord, les acteurs étaient extrêmement crédibles. J'ai adoré leur jeu : j'avais vraiment l'impression d'être entrée dans leur vie quotidienne, telle une invitée dans leur maison.
J'ai aussi beaucoup apprécié les mouvements et les plans de caméra, comme celui où la caméra suit la femme qui tente de vendre sa robe aux clients.
Mais surtout, je crois que Le Maître se voulait d'être un film quelque peu choquant, surtout pour illustrer l'état d'esprit du personnage de Freddie Quell et pour dévoiler les sombres secrets de la famille Dodd, et cet effet est très bien réussi.
J'ai également aimé l'essence de l'histoire, mais voilà le problème : tout ce qu'il y avait entre le début et la fin était soit exceptionnellement long, soit exécuté d'une manière ennuyante.
J'ai trouvé l'idée de permettre au spectateur de s'introduire à l'intérieur d'une secte excellente, mais le film comportait plusieurs longueurs : j'ai franchement l'impression que tout aurait pu avoir été dit en 1h30 au lieu du 2h30 que dure le film! J'avais beau être assise dans la salle de cinéma, je pensais parfois à autre chose que le film, car l'histoire évoluait si lentement! Ceci dit, c'est bien beau d'avoir de bons acteurs et de bons plans de caméra ainsi qu'une bonne idée, mais si l'histoire relatant la relation particulière entre les personnages n'est pas plus intéressante que cela, le film ne vaut même pas la peine d'être vu.
En bref, je n'ai pas aimé Le Maître à cause de l'histoire vide, superficielle qui est racontée. Le film tournait toujours autour du pot : on était en présence d'une secte religieuse, d'un élément sur lequel il y avait un nombre incroyable de choses à dire, mais on se contente de rester en surface. Je comprends que Le Maître n'est pas un documentaire, qu'il se concentre plutôt sur l'histoire personnelle d'un individu, mais on aurait pu fournir un minimum de contenu pour au moins tenter intéresser les spectateurs.
J'attribue donc 1½ étoiles à Le Maître

samedi 13 octobre 2012

Le Village


Titre : Le Village
Réalisateur : M. Night Shyamalan
Année de parution : 2004


SYNOPSYS
Les habitants d'un village isolé vivent dans la crainte d'être attaqués par les monstres qui habitent les bois avoisinants. Un pacte ancien lie les habitants du village aux monstres : ces derniers n'entreront pas dans le village si les humains restent en dehors de leur foret. Les habitants survivent tant bien que mal grâce aux ressources qu'ils réussissent à ammasser. Cependant, une suite d'événements funestes pousse Ivy, la fille d'un ancien du village, à vouloir rallier les Villes (ces autres villages où vivent des gens dérangés) afin d'aller chercher des médicaments. De plus, le père d'Ivy se voit obligé de lui révéler le plus horrible des secrets qui entoure le village...

CRITIQUE
J'ai beaucoup aimé Le Village.
Tout d'abord, l'histoire est tout simplement captivante. Mais surtout, elle tient l'auditeur en haleine du début à la fin. J'ai dès le début été intriguée par l'origine des monstres et j'étais très impatiente de voir le premier d'entre eux! J'ignorais aussi dans quel sens l'histoire allait se développer.
Les moments plus sérieux du film m'ont également saisie. Habituellement, les moments tristes ne m'atteignent pas, mais là, j'étais vraiment embarquée dans l'histoire et j'ai été vraiment ébranlée.
Par contre, puisque le film est presque entièrement constitué de dialogues, il contenait quelques longueurs qui n'étaient pas nécessaires au développement de l'histoire.
La révélation à propos des monstres m'a laissée bouche bée. Je ne m'y attendait vraiment pas!
Mais en somme, c'est un très bon film sérieux que je recommande à tous ceux qui ont envie de voir un drame très bien exécuté.


5 ÉLÉMENTS DU LANGAGE CINÉMATOGRAPHIQUE
Les cinq éléments suivants sont des éléments marquants et inhabituels du langage cinématographique qui apparaissaient à plusieurs reprises dans le film.

1- Il y avait plusieurs overhead shots. Dès le début, lors de la scène de l'enterrement, on assiste à un overhead shot. Cet élément réapparait par la suite à environ cinq reprises tout au long du film.

2- La caméra a fait plusieurs travellings circulaires. C'est un élément qui est rarement aussi souvent utilisé dans un film. Le plus marquant était sans aucun doute lors de la scène où Ivy se fait attaquer par le monstre. Cet élément est très bien utilisé plusieurs fois dans cette scène pour faire sortir le monstre du plan de la caméra, puis pour l'y faire entrer par la suite.

3- Il y avait un nombre incroyable de plans moyens. Je n'ai sincèrement jamais vu autant de personnages de la tête aux pieds dans un film, surtout lors des dialogues! Mais cet élément revenait très souvent et c'est, je pense, ce qui a donné un air si particulier au film, un peu comme si le téléspectateur était un voyeur, qu'il entendait des choses qu'il ne devrait pas entendre.

4- Plusieurs zooms avant. Il est rendu plutôt rare de nos jours de voir un zoom lors d'un film -- on a plus tendance à utiliser les travellings. On avait cependant souvent recours aux zooms dans Le Village (et on peut facilement voir la différence avec les travellings!).

5- Il y avait également un très grand nombre de travellings arrières et avants. Souvent, c'était pour se rapprocher des sujets puisque la plupart des plans commencent par des plans moyens. Sinon, c'était pour passer d'un plan rapproché à un plan qui cadre un plus grand espace afin de révéler les autres personnages autour du sujet.

6- La caméra se concentre sur un seul personnage. À plusieurs reprises, la caméra cadrait un seul personnage pendant un dialogue, même s'il n'était pas toujours celui qui prenait la parole, tandis que les autres prenant part à la conversation demeurent hors du champ de la caméra.

De plus, fidèle à ses habitudes, Night Shyamalan a inséré un code de couleurs dans son film. Il n'y avait jamais de rouge dans le village -- que ce soit dans les décorations ou dans les vêtements des personnages--, pour une raison fort simple (puisque les personnages le mentionnent eux-même dans le film) : le rouge est la << couleur du mal >>. C'est l'unique couleur dont sont vêtus les monstres, ces démons qu'ils craignent plus que tout au monde. Paradoxalement, on retrouvait énormément de jaune dans le village, parfois de manière plus discrète, mais souvent de façon éloquente : la frontière désignant la limite entre le village et la forêt (des drapaux pointant en direction des maisons, accrochés aux arbres) sont jaunes et les toges que portent les habitants du village lorsqu'ils entreprennent une escapade dans la forêt ainsi que les vigiles qui guettent si les monstres franchissent la lisière des bois sont jaunes. Les paysans associent le jaune à la lumière, ce qui devient encore plus symbolique lorsqu'on sait que Ivy est en fait aveugle. Comme son père le lui a si bien mentionné :
<< Là où il n'y a que l'obscurité, tu ne vois que la lumière >>.

Toujours selon ses habitudes, Night Shyamalan apparaît en tant qu'un personnage peu important dans son film. Dans Le Village (je dois avouer avoir cherché longtemps!), il joue le chef de la garde côtière, qui réprimande Kevin lorsque ce dernier vole de la médication pour Ivy. Il apparaît dans un effet de reflet quand Kevin ouvre le frigidaire. On voit que la caméra insiste vraiment sur cette réflexion, tandis qu'elle ne filme jamais directement le visage du personnage -- qui est en fait le fameux réalisateur.