mercredi 28 novembre 2012

L'histoire de Pi

Titre : L'histoire de Pi
Réalisateur : Ang Lee
Date de parution : 21 novembre 2012

SYNOPSYS
Piscine "Pi" Patel est un jeune indien qui a toujours vécu au sein des animaux sauvages : ses parents sont propriétaires d'un zoo. Lorsque ces derniers décident de partir pour le Canada afin de vendre leurs animaux, où ils seront vendus pour une somme beaucoup plus importante, Pi et sa famille mettent les voiles dans un bateau qui semble s'apparenter à l'arche de Noé. Une nuit, alors qu'une terrible tempête éclate, le bateau, submergé par les vagues, coule, emportant la famille de Pi avec lui. Pi se retrouve donc seul à la dérive sur un canot de sauvetage en compagnie d'une hyène, d'un zèbre blessé et d'un orang-outang. Lorsque la hyène, s'attaquant aux deux autres animaux, se fait dévorer par Richard Parker, le majestueux tigre du Bengal, qui était dissimulé sur le bateau depuis tout ce temps. Pi devra donc apprendre à survivre en mer avec pour seule compagnie un animal farouche qui semble ne vouloir que sa peau. 

CRITIQUE
L'histoire de Pi est un chef-d'oeuvre d'esthétisme qui surpasse de loin tous les plus beaux plans d'Avatar. C'est une histoire ayant pour thèmes la foi, l'espoir et les valeurs qui saura toucher les spectateurs. Cependant, certains éléments de l'histoire sont profondément décevants.

La première partie du film relatant l'enfance de Pi et sa vie en Inde était franchement décevante, mais pas à cause des événements qui s'y déroulaient. C'était plutôt à cause de la manière dont ils avaient été exécutés. La narration omniprésente empêche le spectateur de se plonger dans l'histoire dès le départ. De plus, les dialogues font rarement du sens, ou on a du mal à saisir où les personnages veulent en venir. Peut-être est-ce à cause de la traduction française, mais les moments qui semblaient prendre des tons d'humour tombaient trop souvent à l'eau.

On ne peut embarquer dans l'histoire qu'au moment où le bateau transportant tous les animaux du zoo coule (soit environ à une quarantaine de minutes dans le film). Là, l'histoire devient très intéressante. Les premiers moments de Pi à la dérive, seul avec les trois animaux sauvages, m'ont cependant semblé longs, même si ces instants du film en particulier contenaient des passages essentiels à la toute fin du film.

J'ai seulement apprécié le film pour ce qu'il était lorsque Pi s'est retrouvé seul avec Richard Parker. À ce moment, le film oscille entre quelques moments incroyablement longs, où on se demande si ça va se terminer un jour, et (heureusement) une majorité de moments drôles, extrêmement intéressants et d'une beauté à couper le souffle.

J'ai aussi adoré la fin du film, qui semble donner à cette histoire fantastique des teintes d'horreur, mais surtout qui remue le spectateur par son aspect philosophique.

J'ai adoré l'aspect réaliste du film. Il n'y a aucun élément fantastique dans la relation entre Richard Parker et Pi, tout comme n'importe quelle relation entre un animal sauvage et son dompteur. Il est donc très facile de s'identifier au personnage de Pi, puisqu'il vit une situation incroyablement crédible et qu'il y fait face de manière tout aussi réaliste.

J'ai également adoré le fait que la plupart des éléments trouvent leur sens dans le film. Par exemple, Pi nage depuis son plus jeune âge; il a donc moins de difficulté à se retrouver perdu en mer. Ou il a reçu une terrible leçon de son père à son plus jeune âge, qui lui a montré ce qu'un tigre du Bengal comme Richard Parker pouvait faire à un jeune enfant; or, Pi se retrouve seul avec Richard Parker et doit apprendre à vaincre sa peur et à cohabiter avec ce personnage.

Je reste donc très mitigée quant à L'histoire de Pi : la moitié du film était longue et ennuyante, tandis que l'autre demi était un pur plaisir visuel, intellectuel et cinématographique.

Je tiens à souligner la merveilleuse apparence de L'histoire de Pi : aucun film, à mon avis, ne possède de telles images et prises de vues. Pour cela, et pour les moments de l'histoire qui sont particulièrement réussis, L'histoire de Pi mérite d'être vu au moins une fois, car il aborde le thème du naufrage d'une manière complètement originale. C'est un film unique qui ne ressemble à aucun autre métrage!

J'attribue donc 2½ étoiles à L'histoire de Pi
 

dimanche 11 novembre 2012

Granby Mystère : Milice Anachronique Secrète Occulte

Titre : Granby Mystère : M.A.S.O.
Réalisateurs : Christian Leduc & Marc-Antoine Phaneuf
Année de production : 2012

SYNOPSYS
Granby Mystère : Milice Anachronique Secrète Occulte est un documenteur relatant l'enquête menée par deux agents secrèts, Christian et Marc-Antoine. Ils suivent trois suspects afin de démêler une affaire qui, selon les indices qu'ils ont trouvés, semblent être reliés à une force occulte dont les membres se sont réfugiés dans la ville de Granby. 

CRITIQUE
Granby Mystère : M.A.S.O. est un documenteur mélangeant genre policier et humour. Cependant, j'ai eu l'impression que l'idée n'a pas été exploitée à son maximum. Tout d'abord, j'ai adoré le concept des deux jeunes réalisateurs. C'était une excellente idée de prendre en filature des gens qui n'avaient aucune idée de quand ils allaient être suivis : cela a non seulement dû être une surprise pour eux, mais surtout un réel plaisir pour les réalisateurs et caméramans qui devaient les suivre et les prendre en photo sans se faire repérer. En tant que téléspectatrice, j'ai pu ressentir la passion qu'avaient mis Christian Leduc et Marc-Antoine Phaneuf dans leur réalisation cinématographique.

De plus, ils ont réussi avec brio à donner à leur documenteur une impression des années 70, notamment par leurs déguisements rétro ainsi que l'esthétique de leur court-métrage.

Cependant, je pense que les points positifs s'arrêtaient là. Je trouve que l'histoire manquait un peu de contenu. Évidemment, il n'était pas possible pour les réalisateurs d'inventer un scénario de toute pièce : ils devaient se contenter du contenu qu'ils ont pu filmer afin de respecter le fait que les trois personnes suivies devaient ignorer quand ils étaient pris en filature. Mais j'aurais préféré avoir une issue à l'enquête plutôt que d'être bombardée d'informations qui ont en fait mené à peu de choses. Au lieu de cela, on est resté en surface d'une histoire qui, je pense, aurait pu être plus développée.

« C'était O.K. » définirait bien mon impression de Granby Mystère : M.A.S.O. On peut voir que les réalisateurs ont eu une bonne idée, mais l'exécution sommaire du court-métrage m'a empêché d'apprécier pleinement mon expérience.

J'attribue donc 2 étoiles à Granby Mystère : Milice Anachronique Secrète Occulte

dimanche 4 novembre 2012

Le Pacte des Loups : exercice de la prise de vue en fonction du montage

Titre : Le pacte des loups
Réalisateur : Christophe Gans
Année de parution : 2001

SYNOPSYS :
Grégoire de Fronsac et de Mani, un Amérindien qu’il a recruté lors de son expédition naturaliste en Nouvelle-France, ont comme mission de porter assistance à un territoire français victime des attaques meurtrières de la Bête du Gévaudan. Épris de Marianne, la fille du compte chez qui il est hébergé, Fronsac reste tout de même fidèle à Mani, son frère de sang, qui subit le mépris des Français. Lorsqu’il trouve un éclat de métal sur le cadavre d’une des victimes de la Bête, Fronsac se doute que la créature n’est peut-être pas ce que les gens de la région la soupçonne d’être : un véritable animal…

ÉLÉMENTS DE PRISE DE VUE :

Les procédés sont placés en ordre chronologique!

Changement de format de plans : Dans les premières minutes du film, quand la paysanne s’enfuit alors qu’elle est pourchassée par la bête, il y a des changements de format de plans (on passe souvent d’un très gros plan de ses pieds à un plan moyen qui cadre une bonne partie du paysage). Ceci véhicule ainsi le sentiment de confusion et de panique du personnage au spectateur.

Flou : Dans les débuts du film, il y a une vue subjective de la paysanne ayant été attaquée par la Bête : lorsqu’elle regarde sa main ensanglantée, il y a un effet de flou. Cependant, ce flou ne marque pas la transition entre deux scènes.

Insert : Lorsque Fronsac trouve pour la première fois une victime de la Bête, il montre un croquis de l’animal au capitaine. La caméra fait un insert sur le dessin puisqu’il occupe tout le cadre de l’image.

Direction des regards : Pendant la première conversation entre Marianne et Fronsac, le chevalier regarde vers la droite jusqu’à la fin du dialogue. Il en est de même pour la comtesse, qui regarde toujours vers la gauche. La direction des regards reste donc la même pour éviter de causer une confusion chez le spectateur. 18MIN

Loi des trois échelons: Pendant toute la durée du banquet, les plans passent du gros plan au rapproché taille, en passant par le rapproché épaules. Ainsi, la règle des trois échelons est respectée, puisque ces trois types de plans sont consécutifs sur l’échelle des plans. 19MIN

Raccord sur le mouvement : Lors des duels de Mani contre ses opposants, juste avant la battue, chaque coupure dans la scène de combat possède un raccord dans le mouvement afin de donner au spectateur une impression de fluidité. En conservant quelques images de la prise de vue précédente lors montage, on corrige le sentiment que les gestes sont saccadés. Ceci est d’autant plus important lors d’une scène de combat.   22MIN

Règle des 180° : Lorsque Marianne et Fronsac se conversent sur leurs chevaux, la caméra n’enfreint pas la règle des 180°. Ainsi, lors de leur dialogue, Fronsac est toujours à droite et Marianne demeure à la gauche de l’image.

Entrée du cadre : Lors de la scène où Fronsac, Marianne et Mani arrivent à l’ancien monastère, Marianne fait une entrée dans le cadre de la caméra avant de faire arrêter son cheval.

Loi de l’écart minimal entre deux plans successifs : Quand Thomas, Fronsac et Mani entrent dans la maison de plaisirs, la caméra respecte la loi de l’écart minimal entre deux plans successifs puisqu’elle fait seulement des plans moyens, des plans rapproché taille et des plans rapproché épaules.

Surimpression : Lorsque la prostituée italienne demande à Fronsac de lui faire son portrait, on fait une surimpression de son corps avec le paysage de la scène suivante, qui représente des montagnes. Cette surimpression est intéressante compte tenu du fait qu’on tient compte des formes des deux éléments lors de l’exécution du procédé cinématographique.

Scène alternée : Pendant la cérémonie d’enterrement d’une victime de la Bête, on voit en alternance une scène où deux chasseurs traquent l’animal meurtrier. Ces deux scènes sont entrecoupées pour montrer l’une à la suite de l’autre le déroulement de chacun des événements.

Transition sonore : Dans la même scène que le procédé précédent, on entend les paroles du prêtre alors qu’on voit la scène où les chasseurs traquent la Bête. Ceci est donc une transition sonore puisque les sons entendus n’appartiennent pas à la scène vue par le spectateur.

Coupure franche : Dans la scène où Fronsac va rejoindre Marianne, après l’enterrement, il y a une coupure franche. Puisque Fronsac est présent dans ces deux scènes consécutives, on prend soin de lui faire faire une entrée dans le champ de la caméra pour éviter toute confusion chez le spectateur.

Fondu : À la fin de la scène où Fronsac empaille le loup, il y a un flou, c’est-à-dire que l’image s’estompe graduellement pour devenir entièrement noire. La scène qui suit se passe à un autre endroit et se déroule à un autre moment; ainsi, le fondu au noir a effectivement été utilisé selon sa fonction principale. 1H08

Sortie du cadre : Au moment précis où Fronsac brûle le corps de Mani, il recule, sortant ainsi du cadre de la caméra.

Continuité dans la direction : Lors de la scène où Sardis, vêtu de rouge, se fait poursuivre par une meute de loups blancs, la caméra filme toujours le personnage et les animaux qui courent de la droite vers la gauche. À aucun moment dans la scène la caméra ne change de côté; ainsi, il y a une continuité dans la direction.

Ellipse : Dans la scène où Fronsac visite Marianne sur son lit de mort, il y a une ellipse lorsque Thomas ouvre la fenêtre. À ce moment, la caméra capte le ciel au-dehors et filme la progression du soleil. Ainsi, la scène passe du matin au soir et tous les événements se déroulant entre ces deux moments sont ignorés.

Plan de coupe : Il n’y en a pas.


CRITIQUE:

Un film français avec de l’action, qui brise ainsi tous les stéréotypes!

J’ai passé un bon moment lors de l’écoute du Pacte des loups.

Le film contient un dosage parfait d’action, juste assez pour rehausser l’histoire sans toutefois l’éclipser.

J’ai trouvé Le pacte des loups très intéressant. Les dialogues étaient souvent très bons et ils tenaient compte de l’époque durant laquelle se déroule le film. Or, certaines parties étaient un peu longues et auraient facilement pu être coupées ou raccourcies.

Le jeu des acteurs ne m’a pas particulièrement impressionné, mais il n’était pas mauvais pour autant. Les personnages étaient toutefois charismatiques et j’ai rapidement fini par m’y attacher.

Le film est basée sur une histoire vraie, soit les massacres causés par un loup au 18ème siècle en Lozère. L’approche du film était plus fantastique, puisque la Bête possédait beaucoup plus de caractéristiques avec la créature mythique qu’un loup réel. À mon avis, c’était un élément qui a contribué à faire le film se démarquer.    

Je le conseille donc Le pacte des loups, et je ne manquerai pas de le regarder à nouveau!

J'attribue donc 3 étoiles au Pacte des loups