jeudi 13 septembre 2012

Atonement - analyse du langage cinématographique


Titre : Atonement (ou Expiation dans la version québécoise)
Réalisateur : Joe Wright
Date de parution du film : 2007


PRÉSENTATION
Atonement est une adaptation cinématographique réalisée par Joe Wright. Inspiré d’un roman du même nom, le film met en scène des acteurs de renommée, dont James McAvoy (Le dernier roi d’Écosse, X-Men : First Class) et Keira Knightley (Pirates des Caraïbes, Auprès de moi toujours). Le film est lauréat d’un oscar gratifiant sa bande sonore. Il fut le premier métrage présenté au Festival de Film de Venise et ouvrit également le Festival International du Film de Vancouver.

SYNOPSYS
Briony Tallis, une petite fille de 13 ans passionnée par l’écriture, surprend sa sœur, Cecilia, en plein ébat amoureux avec Robbie, un domestique au service des Tallis. Une suite de répercussions infortunées et le point de vue trompeur de Briony mène à l’incrimination de Robbie pour le viol d’une des membres de la maison. Préférant l’armée à la prison, Robbie tentera par tous les moyens de rejoindre Cecilia. Briony, quant à elle, tente de renouer avec sa sœur et de faire pardonner ses fautes.

ANALYSE DU LANGAGE CINÉMATOGRAPHIQUE

Profondeur de champ [3 :49 à 3 :59]: La profondeur de champ est petite, car on ne peut pas distinguer clairement les éléments qui se situent en arrière-plan.


Plan subjectif [4 :19 à 4 :22]: La caméra devient les yeux du personnage : on voit Briony et Cecilia du point de vue de Robbie.


Sortie du champ [5 :57]: Les jumeaux effectuent une sortie du champ, car ils disparaissent du cadre de l’image, c’est-à-dire la limite de l’image captée par la caméra.



Plan moyen [6 :06 à 6 :18]: On peut qualifier ce plan de <<plan moyen>>, car on peut y voir Briony en entier, soit de la tête aux pieds.

Amorce [9 :25 à 9 :35]  Le personnage ainsi que les objets au premier plan sont en amorce, car ils sont flous et imprécis.


Plan américain [9 :59 à 10 :12]: Les personnages sont coupés à la mi-cuisse.


Plongée [26 :43 à 27 :00]: Le personnage de Briony est toujours filmé en plongée. Ceci accentue l’impression de vulnérabilité qu’elle semble toujours ressentir lorsqu’elle est confrontée à Robbie. Cet effet est très bien accentué dans la prise de vue qui précède ce dialogue (long silence) et au cours de celui-ci (il y a de longues hésitations, et Briony tente d’éviter à plusieurs reprises le regard de Robbie).
                                           Prise de vue précédant le dialogue
                                                             Prise de vue en plongée

Contre-plongée [27 :57 à 28 :07]: Briony est filmée en contre-plongée : la caméra est placée à un niveau moins élevé qu’elle.


Très gros plan [31 :19 à 31 :21]: La caméra fait un très gros plan sur la barrette de Cecilia. L’utilisation de ce plan signifie que l’objet aura une répercussion ou une importance quelconque dans l’histoire.


Regard hors-champ [32 :10 à 32 :16]: Il y a un regard hors-champ, car Briony fixe un endroit qui se situe hors du champ de la caméra et ne peut être vu par le téléspectateur dans cette prise de vue.




Plan rapproché épaules [44 :04 à 44 :21] : Il y a un plan rapproché épaules sur Briony, car l’image est cadrée au niveau de ses épaules.


Gros plan [49:12] : Le visage de Briony occupe le cadre en entier. Dans cette scène, on commence par un plan rapproché épaule, puis la caméra fait un travelling avant pour faire un gros plan, puis terminer avec un très gros plan.




Plan d’ensemble [55 :36]: Il y a un plan d’ensemble, car la caméra cadre un paysage plus ou moins large (dans ce cas-ci, la rue). On ne peut pas bien distinguer les personnages.


Travelling arrière [1 :00 :02 à 1 :00 :27]: La caméra se déplace par-derrière.


Plan de grand ensemble [1 :03 :12 à 1 :03 :18] : La caméra est très éloignée des sujets et cadre un très vaste paysage.


Plan-séquence [1 :05 :08 à 1 :10 :14] : Ce fameux plan-séquence vu en classe est le seul plan-séquence du film. J’ai trouvé quelques prises d’une quarantaine de secondes, mais rien de suffisamment long. Il est cependant facile de comprendre qu’après plusieurs jours de tournage dédiés à ce plan de plus de cinq minutes, on ne peut blâmer le réalisateur de se satisfaire d’un unique plan-séquence dans tout le film! J
Vous pourrez revoir ce plan-séquence ici.
 
Caméra à l’épaule [1 :12 :28 à 1 :12 :55] = On utilise une caméra à l‘épaule, car l’image est beaucoup moins stable et donne ainsi une impression de mal-être.

Entrée de champ [1 :20 :25] : Les infirmières entrent dans le champ de la caméra, c’est-à-dire qu’elles font une entrée dans le cadre de l’image alors qu’elles n’y étaient pas auparavant.

Panoramique horizontal [1 :20 :08 à 1 :20 :22]: La caméra tourne sur elle-même pour suivre le déplacement des infirmières.

Panoramique vertical [1 :25 :56 à 1 :26 :00]: La caméra tourne sur un même axe vers le haut.


Sortie de champ : [1 :27 :23] Briony fait une brève sortie de champ, car on ne la voit plus pendant quelques secondes (elle sort du cadre de l’image).

Travelling latéral [1 :37 :28 à 1 :37 :37] : La caméra suit le personnage en se déplaçant vers la droite.


Plan rapproché taille [1 :38 :24 à 1 :38 :27] : La caméra coupe Cecilia à la taille.


Travelling vertical [1 :45 :17 à 1 :45 :31] : La caméra se déplace vers le bas.


Travelling avant [1 :45 :41 à 1 :45 :58] : La caméra se déplace vers l’avant.


Règle des tiers [29 :59] : Dans cette image, Lola et Briony sont placées exactement sur les lignes des tiers verticales. Ceci donne à cette prise de vue une allure plus dynamique et intéressante à regarder en plus d’assurer une bonne composition de l’image.


PROCÉDÉS ABSENTS
Split-screen : Il n’y en a pas, car à aucun moment dans le film, l’écran se sépare pour laisser voir plus d’un personnage à différents endroits simultanément.

Overhead shot : Il n’y en a pas, car la caméra ne se situe jamais complètement au-dessus d’un sujet.

Travelling circulaire : Il n’y en a pas puisqu’à aucun moment au cours du film, la caméra se déplace en faisant un mouvement circulaire.

Zoom : On n'utilise pas le zoom dans le film.

CRITIQUE

Tout d’abord, Atonement n’est pas le récit de guerre typique, ni l’histoire d’amour à laquelle vous vous attendez probablement.
C’est plutôt un récit plein d’originalité agencé artistiquement en ce que j’ose appeler un chef d’œuvre cinématographique.

Un élément marquant d’Atonement fut sans aucun doute l’histoire qui se déroule sous deux points de vue complètement différents : celui influencé par la jeunesse et l’innocence de la jeune Briony, puis la version plus terre-à-terre et véridique de Cécilia et Robbie. Au cours du film, pendant ces moments vécus sous les yeux de Briony, j’ai vraiment eu l’impression d’être à sa place : grâce au travail formidable du metteur en scène et du monteur, j’en venais, comme elle, trop vite aux conclusions. Lorsque je croyais finalement avoir eu droit au déroulement réel des événements, le même moment était revu différemment. Du coup, tous les éléments manquants qui pouvaient mener à une mauvaise interprétation des faits étaient révélés, et j’ai éprouvé un réel plaisir tout au long du film à voir mes convictions et mes jugements être détrompés.

L’agencement brillant de ces deux visions m’ont aussi mené à éprouver un réel attachement pour les personnages : Briony, tout d’abord, parce qu’en la suivant de l’enfance à la vieillesse, j’ai été emmené à la voir grandir, mais surtout, changer.  J’avais peu de difficulté à lui pardonner sa faute puisque, après avoir été exposée à sa version des faits, j’en suis venue à la comprendre et à l’apprécier. Il en est de même pour les autres personnages. Ils ont tous leurs qualités et leurs défauts, ce qui les rend tous humains et pourquoi il est si facile de s’y identifier.

La bande sonore originale est également avant-gardiste. Les cliquetis d’une machine à écrire se mélange à divers instruments dans un mélange musical jamais vu. Il est évident qu’Atonement a grandement mérité son Oscar pour souligner le talent du compositeur musical.

En somme, Atonement est un long métrage à voir au moins une fois dans sa vie. L’originalité et l’histoire du film, en plus d’un coup de théâtre marquant à la fin qui vous donnera envie de réécouter le film pour le voir d’un autre œil, a fait d’Atonement l’un des meilleurs films de la décennie.


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