vendredi 19 octobre 2012

Raiponce - Exercice sur la lumière de décrochage

Vous saurez probablement par mon premier message que je suis une mordue des films d'animation. Cependant, je n'avais jamais regardé Raiponce malgré les bons commentaires que j'avais entendu à propos de ce film, car je croyais que l'histoire serait typique de n'importe quel autre conte de fée. En tombant sur quelques vidéos du long-métrage l'autre jour, j'ai tout de suite trouvé les personnages extrêmement charismatiques et les animations, sensationnelles. Alors j'ai décidé de tenter mon coup...

Titre : Raiponce
Réalisateurs : Nathan Greno & Byron Howard
Année de production : 2010

SYNOPSYS
Réfugiée au sommet d'une tour isolée, Raiponce est une jeune fille unique : elle possède de puissants pouvoirs de guérisons et de régénération lui ayant été transmis par une fleur magique. Cependant, sa mère l'empêche de mettre le pied hors de sa tour, car les pouvoirs magiques de Raiponce sont contenus dans ses longs cheveux blonds qui pourraient attirer la convoitise de n'importe quel autre humain. À l'occasion de ses 18 ans, Raiponce souhaite sortir afin d'assister en personne au déploiement de milliers lumières lors de cet événement survenant à tous les ans. Lorsque Flynn, un voleur recherché, aboutit dans la tour de Raiponce à cause de la convoitise d'un trésor royal, celle-ci lui propose un marché : il l'emmène voir les lumières volantes et elle lui redonne la couronne qu'il a volé...

CRITIQUE
Raiponce était tout simplement excellent.
Tout d'abord, les personnages étaient exceptionnellement charismatiques et uniques. Ce n'est pas nécessaire de tout savoir à leur propos, car même si leur passé est assez dramatique en général, on ne les apprécie pas par pitié, mais plutôt pour leurs personnalités absolument fantastiques.
Ensuite, les animations étaient spectaculaires. Je tiens à spécifier que non seulement les expressions faciales étaient franchement réussies, mais même les mouvements des corps des personnages contribuaient à l'effet caricatural dégagé par leurs expressions.
Les voix, sans être extraordinaires, rendaient justice aux personnages.
Il y avait peut-être un peu trop de chansons à mon goût, mais cela peut s'expliquer par le fait que le chant est l'une des préoccupations principales de Raiponce afin de passer le temps, mais aussi car le chant lui permet de faire usage de ses pouvoirs magiques.
Finalement, l'histoire en tant que telle est loin d'être un cliché : même si certains éléments typiques s'y retrouvent (comme par exemple le fameux baiser interrompu à deux centimètres des lèvres), le conte classique de Raiponce est totallement revisité -- un peu dans le même état d'esprit que Shrek
Raiponce est un film allégeant qui en fait rire un bon coup, tant grâce aux excellentes répliques des personnages qu'à leurs expressions extrêmement réfléchies.
C'est définitivement un film à voir et surtout à acheter pour passer de bons moments. Raiponce est un film d'animation qui se démarque parfaitement de la masse!

J'attribue donc 4 étoiles à Raiponce


LA LUMIÈRE DE DÉCROCHAGE
Voici trois moments du film où j'ai remarqué la présence d'une lumière de décrochage, c'est-à-dire une lumière éclairant le personnage par-derrière afin de le faire sortir du fond en délémitant ses contours. J'ai trouvé cela très pertinent de voir qu'ils avaient même un usage crucial dans les films d'animation : ceci prouve que la lumière de décrochage est bel et bien un élément du langage cinématographique important dans toute création cinématographique qui se respecte!
1- La lumière de décrochage bleue délimite la partie droite* de Maximus. Elle renforcie son impression de troisième dimension et le détache clairement du paysage.
*selon votre droite, donc le côté gauche de Maximus si on se met à sa place.

2- La source de lumière provenant directement de derrière Flynn lui évite de se fondre dans les éléments qui l'entourent.

3- La lumière permet au côté droit* de Grothel de se fondre dans le rocher derrière elle. Sans cette lumière, on aurait mal distingué où se termine son épaule gauche et son capuchon.
*toujours selon votre droite. Sinon, équivaut au côté gauche du point de vue du personnage.

Le Maître

Titre :  Le Maître
Réalisateur : Paul Thomas Anderson
Année de parution : 2012

SYNOPSYS
Le Maître raconte l'histoire de Freddie Quell, un ancien soldat victime des horreurs de la guerre : il est maintenant alcoolique, drogué et obsédé par le corps des femmes. L'une de ses mésaventures le mène jusqu'à Lancaster Dodd, mieux connu sous le nom du Maître. Espérant se rapprocher de Dodd pour se trouver un emploi, Quell découvre en fait que la famille Dodd est à l'origine d'un mouvement idéologique nommé La Cause qui compte déjà plusieurs adeptes. Quell se retrouve alors membre de ce mouvement où il devra faire face à son passé dans l'espoir de vaincre la confrontation psychologique du culte de Dodd.

CRITIQUE
Le Maître n'était pas un film divertissant, et ce n'était visiblement pas le but visé par le réalisateur. Même s'il a été bien filmé avec des plans de caméra intéressants, je trouve que le déroulement de l'histoire en tant que telle a été mal exécutée.
Tout d'abord, les acteurs étaient extrêmement crédibles. J'ai adoré leur jeu : j'avais vraiment l'impression d'être entrée dans leur vie quotidienne, telle une invitée dans leur maison.
J'ai aussi beaucoup apprécié les mouvements et les plans de caméra, comme celui où la caméra suit la femme qui tente de vendre sa robe aux clients.
Mais surtout, je crois que Le Maître se voulait d'être un film quelque peu choquant, surtout pour illustrer l'état d'esprit du personnage de Freddie Quell et pour dévoiler les sombres secrets de la famille Dodd, et cet effet est très bien réussi.
J'ai également aimé l'essence de l'histoire, mais voilà le problème : tout ce qu'il y avait entre le début et la fin était soit exceptionnellement long, soit exécuté d'une manière ennuyante.
J'ai trouvé l'idée de permettre au spectateur de s'introduire à l'intérieur d'une secte excellente, mais le film comportait plusieurs longueurs : j'ai franchement l'impression que tout aurait pu avoir été dit en 1h30 au lieu du 2h30 que dure le film! J'avais beau être assise dans la salle de cinéma, je pensais parfois à autre chose que le film, car l'histoire évoluait si lentement! Ceci dit, c'est bien beau d'avoir de bons acteurs et de bons plans de caméra ainsi qu'une bonne idée, mais si l'histoire relatant la relation particulière entre les personnages n'est pas plus intéressante que cela, le film ne vaut même pas la peine d'être vu.
En bref, je n'ai pas aimé Le Maître à cause de l'histoire vide, superficielle qui est racontée. Le film tournait toujours autour du pot : on était en présence d'une secte religieuse, d'un élément sur lequel il y avait un nombre incroyable de choses à dire, mais on se contente de rester en surface. Je comprends que Le Maître n'est pas un documentaire, qu'il se concentre plutôt sur l'histoire personnelle d'un individu, mais on aurait pu fournir un minimum de contenu pour au moins tenter intéresser les spectateurs.
J'attribue donc 1½ étoiles à Le Maître

samedi 13 octobre 2012

Le Village


Titre : Le Village
Réalisateur : M. Night Shyamalan
Année de parution : 2004


SYNOPSYS
Les habitants d'un village isolé vivent dans la crainte d'être attaqués par les monstres qui habitent les bois avoisinants. Un pacte ancien lie les habitants du village aux monstres : ces derniers n'entreront pas dans le village si les humains restent en dehors de leur foret. Les habitants survivent tant bien que mal grâce aux ressources qu'ils réussissent à ammasser. Cependant, une suite d'événements funestes pousse Ivy, la fille d'un ancien du village, à vouloir rallier les Villes (ces autres villages où vivent des gens dérangés) afin d'aller chercher des médicaments. De plus, le père d'Ivy se voit obligé de lui révéler le plus horrible des secrets qui entoure le village...

CRITIQUE
J'ai beaucoup aimé Le Village.
Tout d'abord, l'histoire est tout simplement captivante. Mais surtout, elle tient l'auditeur en haleine du début à la fin. J'ai dès le début été intriguée par l'origine des monstres et j'étais très impatiente de voir le premier d'entre eux! J'ignorais aussi dans quel sens l'histoire allait se développer.
Les moments plus sérieux du film m'ont également saisie. Habituellement, les moments tristes ne m'atteignent pas, mais là, j'étais vraiment embarquée dans l'histoire et j'ai été vraiment ébranlée.
Par contre, puisque le film est presque entièrement constitué de dialogues, il contenait quelques longueurs qui n'étaient pas nécessaires au développement de l'histoire.
La révélation à propos des monstres m'a laissée bouche bée. Je ne m'y attendait vraiment pas!
Mais en somme, c'est un très bon film sérieux que je recommande à tous ceux qui ont envie de voir un drame très bien exécuté.


5 ÉLÉMENTS DU LANGAGE CINÉMATOGRAPHIQUE
Les cinq éléments suivants sont des éléments marquants et inhabituels du langage cinématographique qui apparaissaient à plusieurs reprises dans le film.

1- Il y avait plusieurs overhead shots. Dès le début, lors de la scène de l'enterrement, on assiste à un overhead shot. Cet élément réapparait par la suite à environ cinq reprises tout au long du film.

2- La caméra a fait plusieurs travellings circulaires. C'est un élément qui est rarement aussi souvent utilisé dans un film. Le plus marquant était sans aucun doute lors de la scène où Ivy se fait attaquer par le monstre. Cet élément est très bien utilisé plusieurs fois dans cette scène pour faire sortir le monstre du plan de la caméra, puis pour l'y faire entrer par la suite.

3- Il y avait un nombre incroyable de plans moyens. Je n'ai sincèrement jamais vu autant de personnages de la tête aux pieds dans un film, surtout lors des dialogues! Mais cet élément revenait très souvent et c'est, je pense, ce qui a donné un air si particulier au film, un peu comme si le téléspectateur était un voyeur, qu'il entendait des choses qu'il ne devrait pas entendre.

4- Plusieurs zooms avant. Il est rendu plutôt rare de nos jours de voir un zoom lors d'un film -- on a plus tendance à utiliser les travellings. On avait cependant souvent recours aux zooms dans Le Village (et on peut facilement voir la différence avec les travellings!).

5- Il y avait également un très grand nombre de travellings arrières et avants. Souvent, c'était pour se rapprocher des sujets puisque la plupart des plans commencent par des plans moyens. Sinon, c'était pour passer d'un plan rapproché à un plan qui cadre un plus grand espace afin de révéler les autres personnages autour du sujet.

6- La caméra se concentre sur un seul personnage. À plusieurs reprises, la caméra cadrait un seul personnage pendant un dialogue, même s'il n'était pas toujours celui qui prenait la parole, tandis que les autres prenant part à la conversation demeurent hors du champ de la caméra.

De plus, fidèle à ses habitudes, Night Shyamalan a inséré un code de couleurs dans son film. Il n'y avait jamais de rouge dans le village -- que ce soit dans les décorations ou dans les vêtements des personnages--, pour une raison fort simple (puisque les personnages le mentionnent eux-même dans le film) : le rouge est la << couleur du mal >>. C'est l'unique couleur dont sont vêtus les monstres, ces démons qu'ils craignent plus que tout au monde. Paradoxalement, on retrouvait énormément de jaune dans le village, parfois de manière plus discrète, mais souvent de façon éloquente : la frontière désignant la limite entre le village et la forêt (des drapaux pointant en direction des maisons, accrochés aux arbres) sont jaunes et les toges que portent les habitants du village lorsqu'ils entreprennent une escapade dans la forêt ainsi que les vigiles qui guettent si les monstres franchissent la lisière des bois sont jaunes. Les paysans associent le jaune à la lumière, ce qui devient encore plus symbolique lorsqu'on sait que Ivy est en fait aveugle. Comme son père le lui a si bien mentionné :
<< Là où il n'y a que l'obscurité, tu ne vois que la lumière >>.

Toujours selon ses habitudes, Night Shyamalan apparaît en tant qu'un personnage peu important dans son film. Dans Le Village (je dois avouer avoir cherché longtemps!), il joue le chef de la garde côtière, qui réprimande Kevin lorsque ce dernier vole de la médication pour Ivy. Il apparaît dans un effet de reflet quand Kevin ouvre le frigidaire. On voit que la caméra insiste vraiment sur cette réflexion, tandis qu'elle ne filme jamais directement le visage du personnage -- qui est en fait le fameux réalisateur.

lundi 8 octobre 2012

Looper

Titre : Looper
Réalisateur : Rian Johnson
Année de parution : 2012

SYNOPSYS
États-Unis, 2044. Joe est un looper : un assassin chargé d'éliminer des cibles en provenance du futur pour le compte de celui qu'on surnomme Rainmaker. Cependant, lorsque vient le temps pour Joe de « boucler sa boucle » -- c'est-à dire d'assassiner son « lui » du futur --, ce dernier lui échappe. Pourchassés par l'organisation criminelle pour laquelle ils travaillent (l'un pour avoir échoué à remplir son contrat, l'autre pour avoir échappé à la mort qui lui était depuis longtemps destinée), les deux Joe sont donc pris dans une course contre la montre. Le Joe du présent (2044) écoppera donc d'une double mission : tuer le Joe des années 2070 afin d'obtenir sa retraite pleinement méritée et empêcher ce dernier de retrouver et d'assassiner l'enfant qui sera plus tard le Rainmaker.

CRITIQUE
Looper. Je ne savais franchement pas trop à quoi m'attendre quand je suis entrée dans la salle de cinéma afin de regarder ce film. En fait, la bande-annonce m'avait laissée plutôt incertaine : je voyais évidemment le côté film d'action avec l'omniprésence de fusils et d'explosions sanglantes, mais je m'avoue aujourd'hui bien heureuse de m'être dit : « Pourquoi pas! » et d'avoir tenté le coup. Je peux vous assurer que vous ne serez pas déçus!
Tout d'abord, Looper est effectivement le film d'action avec l'omniprésence de fusils et d'explosions sanglantes, mais c'est également bien plus que ça : le film a une deuxième dimension qui n'a pas été divulguée dans la bande-annonce. J'applaudis franchement toute l'équipe ayant travaillé sur l'histoire de Looper, car j'en suis ressortie plus que satisfaite. En fait, je n'ai pas eu l'impression d'avoir passé deux heures à regarder un film à des fins purement récréatives -- et c'est souvent une sentation que je recherche lorsque j'écoute un long-métrage!
L'histoire c'était intéressante à suivre. Looper, c'est un univers jamais vu. Tout se tient dans le film; rien n'est exagéré. Les technologies sont avancées, mais restent tout de même crédibles. On se trouve dans le futur, certes, mais un futur rapproché, et on a très bien tenu compte de cela.
Le scénario était imprévisible. Le film prenait plusieurs tournures auxquelles je ne m'attendais pas. On nous montrait un événement, nous laissait croire que l'histoire prenait une certaine tournure, puis il y avait un flashback qui expliquait le même événement d'un point de vue différent.
Les personnages étaient solides. On pouvait très bien comprendre leurs motivations, comprendre le pourquoi de leurs personnalités, et développer ainsi un certain attachement pour eux.
Et évidemment, les acteurs sont sensationnels (mais à quoi de moins pouvions-nous nous attendre de Bruce Willis et Josepg Gordon-Levitt?)
Bref, pour une panoplie de raisons, Looper est un chef d'oeuvre cinématographique d'action et de science-fiction qui marquera la décennie. J'ai sérieusement adoré mon expérience -- et j'irais le revoir immédiatement sans hésitation! Looper est définitivement un film à voir, car il plaira à tous, sans exception!